En Libye, Al-Siddik al-Sour, chef du bureau des investigations au bureau du procureur général de Tripoli, a annoncé ce lundi 11 juin que plusieurs responsables de l’ancien régime libyen seront libérés dans les prochains jours. Ces anciens hauts dignitaires sont emprisonnés depuis 2011 mais leurs conditions de détention se sont améliorées ces derniers mois. Ils sont accusés de crimes contre l’humanité pendant le soulèvement contre le régime de Kadhafi en 2011.
L’annonce de cette libération fait suite à une décision du ministre de la Justice libyen qui s’appuie sur l’état de santé des détenus.
Al-Siddik al-Sour, chef du bureau des investigations auprès du procureur général de Tripoli, ne parle cependant pas ce lundi que d’une libération « momentanée » de ces anciens détenus, expression ayant certainement pour but de calmer les esprits. Si l’ancien régime possède encore une certaine popularité auprès des Libyens, d’autres crient toujours vengeance.
Au mois de mars dernier, RFI avait révélé que ces anciens hauts dignitaires avaient été transférés en mai 2017 dans une résidence surveillée à Tripoli. Selon nos informations, ils sont installés actuellement dans des appartements privés du centre-ville où ils ont droit aux communications extérieures et à la visite de leurs familles. Ils bénéficient également d’installations médicales.
Suite à leur détention dans la prison Al-Hadaba où ils sont restés plusieurs années et ont subi différents actes de torture, beaucoup d’entre eux souffrent de maladies graves et gardent des séquelles de leur période d’emprisonnement. Al-Hadaba était tenue par une milice extrémiste, une branche d’al-Qaïda. Il s’agit du groupe islamique combattant Al-Moqatila.
Abou Zaid Dourda, le dernier chef des renseignements extérieurs de Kadhafi, est la personnalité la plus importante parmi ceux qui seront libérés. Y figurent aussi plusieurs autres responsables de l’administration des renseignements et de la sécurité de l’ancien régime, comme Abdelhamid Ammar Ouhida Ammar qui a été condamné à la peine capitale ou encore le commandant en chef de l’aviation, Gibril Abdelkarim al-Kadiki, condamné à 12 ans de prison.
Cette annonce d’Al-Siddik al-Sour a été faite à la chaîne de télévision libyenne 218 et a été largement reprise par les médias locaux, mais sans qu’une date précise à cette libération soit donnée.