Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini, était, la semaine dernière dans la Région de Kayes, pour une visite qui l’a successivement conduit à Nioro du Sahel, à Gouina, Tigana, Soarané et à Ségala.
Vendredi dernier, la délégation ministérielle était attendue à Nioro du Sahel où le ministre a procédé au lancement officiel des travaux de renforcement de l’adduction d’eau potable de la ville. Les travaux consisteront à la réalisation de deux nouveaux forages, l’installation de nouvelles pompes immergées, l’extension du réseau de distribution à hauteur de 31,46 km et la réalisation de 1.500 branchements particuliers ainsi que 40 bornes fontaines. Le coût total des installations s’élève à 2.486.302.770 CFA. Ils seront réalisés par le groupement d’entreprises «Sino-Hydro», Builder et Diawara Solar, pour une durée de 15 mois. A l’entame de son propos, le ministre de l’Energie et de l’Eau déclarera que cet évènement marque l’intérêt des plus hautes autorités du pays à la problématique de l’accès de tous à l’eau potable et à l’énergie, conformément au programme présidentiel d’urgences sociales pour la période 2017-2020. Il traduit également la volonté du chef de l’Etat à résorber le déficit d’eau potable de la ville de Nioro. «Le système d’adduction d’eau potable de Nioro date de 1976», a rappelé Malick Alhousseini.
Le maire de la commune urbaine de Nioro du Sahel a salué le lancement des travaux de renforcement de l’adduction d’eau de sa ville. « Bientôt seront finies les coupures intempestives», s’est réjoui Mohamed Moctar Dicko. La représentante de la CAFO dira que le lancement des travaux d’adduction d’eau potable de Nioro est un jour mémorable surtout pour les femmes. Mme Nimaga Fanta Nimaga a rappelé que la ville de Nioro était confrontée depuis plus de 5 ans à un problème crucial d’eau. «Ce sont les femmes qui souffrent le plus du manque d’eau», a-t-elle expliqué.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini, était samedi à Banganoura où l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a réalisé des infrastructures au profit des populations déplacées dans le cadre de la construction du barrage d’électrification de Gouina. La cérémonie de remise symbolique des clés et des chèques de compensation a eu lieu en présence du Haut-commissaire de l’OMVS, Hamed Diane Séméga. La réalisation du projet hydroélectrique de Gouina génère des impacts environnementaux et sociaux dans le cadre de vie des populations locales. Pour une implantation respectueuse de l’environnement et des hommes, un dispositif d’accompagnement a été formulé, dénommé Plan de gestion environnemental et social (PGES). Au cœur de ce programme existe le Plan d’action de réinsertion (PAR), composante essentielle dédiée au recasement et à l’indemnisation des populations affectées.
Pour indemniser les populations déplacées, l’OMVS a investi plus de 3 milliards pour la construction de 105 logements, 5 mosquées, 3 centres de santé, 15 salles de classes, 4 châteaux d’eau et 4 maisons communes. Ces infrastructures sont réparties sur 4 nouveaux sites aménagés dans les communes de Diamou et de Bafoulabé. Dans son discours, le Haut-commissaire de l’OMVS a déclaré que la réalisation du complexe hydroélectrique de Gouina est une étape importante dans le programme défini par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, pour une valorisation optimale du potentiel du Bassin du fleuve Sénégal.
Après Manantali et Félou, Hamed Diane Séméga dira que le barrage de Gouina est un nouveau patrimoine énergétique que la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal sont en train de constituer ensemble. «Gouina mettra sur le réseau de l’OMVS 600 gigawatts», a-t-il précisé, ajoutant que près de 1.690 ha de terres seront inondées par la retenue et 3.000 personnes réparties en 564 ménages et 193 familles affectées parmi elles, 618 personnes devront être déplacées. «Une partie de la forêt classée de Bagouko, environs 289 ha, a été déclassée pour réinstaller les villages déplacés dans le cadre du projet», a-t-il expliqué. Ainsi, pour sauvegarder les intérêts des populations et atténuer les impacts, Hamed Diane Séméga a souligné que l’OMVS a élaboré une batterie de mesures d’accompagnement consignées par le Plan de gestion environnemental et social de Gouina (PGES) pour un montant de 7,6 milliards de F CFA. Dimanche dernier, le ministre de l’Energie et de l’Eau a aussi inauguré les centrales électriques de Tigana et de Soarané ainsi que l’adduction d’eau potable de Ségala. Il a aussi visité les installations de celle de Koniakary. L’électrification des localités de Tigana et de Soarané, a précisé Malick Alhousseini, est initié et mise en œuvre par l’opérateur privé MOHACOM en partenariat avec l’AMADER. Les investissements de ce sous-projet comprennent pour chacune des localités, une centrale hybride solaire-diesel alimentant un réseau de distribution à basse tension et les raccordements des clients.
Pour le ministre, l’électrification va susciter l’apparition et l’accroissement des activités de consommation d’énergie dans la localité. Afin de couvrir au mieux la demande, Malick Alhousseini assurera que son département va prendre toutes les dispositions nécessaires pour le renforcement de la centrale et l’extension du réseau de distribution. Par ailleurs, il a invité l’opérateur MOHACOM à faire preuve de professionnalisme dans la gestion des installations pour la fourniture du service public de l’électricité dans les meilleures conditions. Cela est important pour que les installations électriques de Tigana et de Soarané puissent produire les effets escomptés.
S’agissant de l’adduction d’eau potable de Ségala, Malick Alhousseini a souligné que la réalisation des travaux de réhabilitation et de renforcement a coûté 166, 8 millions de F CFA. Il a également rappelé que la gestion de cette infrastructure a été transférée à la SOMAGEP et la SOMAPEP. «Lors que ce transfert sera effectif, il permettra aux populations d’acquérir le mètre cube d’eau à 113 F CFA», a précisé le ministre, avant d’exhorter les populations au meilleur entretien des installations et au paiement régulier des factures de consommation.
Abdoul K. COULIBALY