La situation pluviométrique à Kayes ne date pas de nos jours. Avant l’indépendance du Mali en 1960, les aléas climatiques se posaient déjà dans le cercle de Kayes et de Kita selon un rapport dans les crises internes du soudan français adressé au gouverneur le 13 octobre 1941 à Bamako.
Contrairement à d’autres localités du pays qui ont enregistré de grandes pluies pour démarrer la nouvelle campagne agricole, les populations de Kayes attendent toujours et toujours avec impatience la pluie pour le démarrage des travaux champêtres, mais tarde à arriver après deux fines tombées ces derniers jours.
Presque chaque année, Kayes est confronté aux manques de pluie, ce qui favorise souvent l’insécurité alimentaire dans la région.
Le vaste territoire de la région de Kayes avec ses 7 cercles est touché par les aléas climatiques qui sont une réalité avec des degrés élevés de chaleur dépassant parfois 40 degrés Celsius.
Les coupes d’arbres et certaines actions néfastes de l’homme sur la nature favorisent de plus en plus la rareté ou la baisse pluviométrique. Même les zones de la région qui disposent des forêts moyennes vivent aussi les réalités du changement climatique.
Le changement climatique faisait parler de lui à cause de la situation pluviométrique de Kayes qui inquiétait déjà en 1941
Selon un rapport adressé au gouverneur colonial le 13 octobre 1941 dans ‘’les crises internes du Soudan français ’’, Kayes connaissait une baisse pluviométrique avant l’indépendance en 1960. Il tombait moins de 500 mm d’eau, ce qui constituait le plus bas niveau enregistré depuis 1914 à cette époque du temps colonial.
La localité de Kita qui approvisionne beaucoup de marché dans la région connaît elle aussi des déficits agricoles liés aux faibles quantités d’eau, une situation qui engendre la flambée des prix de certaines denrées alimentaires ; à cela s’ajoute le moyen de transport difficile depuis l’arrêt du train voyageur. Même Kita battait aussi un triste record à cette époque coloniale avec 776 mm alors qu’il tombait en moyenne 1150 mm selon le rapport économique du cercle de Kita à Bamako datant du 13 octobre 1941 et lequel rapport a été adressé au gouverneur.
Les pluies insuffisantes donnent lieu à des mauvaises récoltes et l’inquiétude de l’insécurité alimentaire s’installe au fil des ans.
Les impacts de ce manque de pluie ressentis sont entre autres la déforestation qui provoque la sécheresse et engendre à son tour, la famine, la pauvreté, la cherté de la vie pour ne citer que ceux-ci.
Le changement climatique et ses conséquences, une réalité dans la région de Kayes
Chaque année, la quantité d’eau pluviométrique enregistrée baisse et les populations sont de plus en plus exposées à la famine à cause des mauvaises récoltes champêtres. Les récoltes agricoles connaissent une baisse considérable et poussent certains jeunes à se diriger vers les activités minières traditionnelles, l’exode rural d’une localité à une autre voir l’immigration clandestine malgré les obstacles du désert et de la mer au prix de leur vie.
« Quand tu penses que la nourriture devient rare en famille, on est tenté tout de suite à faire quelque chose pour que la famille ne meurt pas de faim. Le résultat peut être positif comme le contraire, ce qui est sûr, qui ne risque rien n’a rien. C’est l’une des principales causes qui nous pousse à risquer notre vie sur des chemins aux multiples risques. » Confit Bakary Touré lors d’un bref entretien dans une gare routière et prêt à partir pour une destination où il garde jalousement le secret.
Des ONG actives dans la région tentent tant bien que mal à orienter les agriculteurs vers des cultures agro-écologiques, car elles supportent la chaleur et sont adaptées au changement climatique.
Un changement de comportement s’impose donc pour sauver ce qui peut l’être.
Pour l’heure tous les regards sont tournés vers le ciel pour implorer sa clémence.