Au lendemain de l’attaque qui a visé des militaires français à Gao, un député français de la majorité présidentielle, Jean-Jacques Bridey, a vivement critiqué sur RFI le gouvernement malien, jugé « pas à la hauteur des enjeux » à un mois de la présidentielle.
Jean-Jacques Bridey, élu du parti présidentiel La République en marche (LREM), et président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale en France, était l’invité de Frédéric Rivière sur RFI ce 2 juillet au matin.
Au lendemain d’une attaque contre des militaires français de la force Barkhane à Gao, la deuxième attaque en deux jours après celle contre le siège du G5 Sahel à Sévaré, il a estimé que les autorités maliennes n’en faisaient pas suffisamment au niveau de la sécurité et s’est inquiété de la tenue de la présidentielle le mois prochain.
« Nous sommes très préoccupés par la situation sécuritaire et aussi par la situation politique dans ce pays, a-t-il déclaré. Nous sommes à quatre semaines de l’élection présidentielle. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas si ce scrutin pourra se tenir. Nous, nous souhaitons qu’il se tienne. Il y a des retards dans l’acheminement des cartes d’électeur. Il y a un flou complet là-dessus. Et j’ai l’impression qu’il n’y a pas une véritable volonté de tenir ces élections présidentielles de la part du pouvoir malien ».
« C’est très préoccupant et il faut à tout prix qu’il y ait un ressaisissement, a poursuivi Jean-Jacques Bridey. Je pense que le pouvoir actuel n’est pas à la hauteur des enjeux et de la gravité de la situation. Il faut ouvrir les yeux. Aujourd’hui, il y a beaucoup de pays qui sont au côté du Mali pour sortir de cette instabilité sécuritaire. Mais il faut aussi qu’il y ait une visibilité dans la situation politique. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas ».
« Des propos de va-t-en-guerre »
Le gouvernement malien a réagi à ces propos par la voix du ministre de l’Economie numérique et de la Communication. Arouna Modibo Touré assure que les élections vont bien se tenir. Pour lui, les déclarations du député français ne sont pas responsables.
« Ce sont des propos va-t-en-guerre, juge-t-il. Maintenant, traiter le gouvernement malien de manque de vision ou d’autre chose, ce sont des propos qui sont propres à ce député. Nous l’invitons à ce qu’il se rende au Mali pour venir voir la réalité des faits ».
« Ce terrorisme, il n’est pas qu’au Mali, il est partout, a ajouté Arounad Modibo Touré. Nous sommes tous préoccupés par cette situation et nous travaillons tous pour maintenir l’unité démocratique au Mali, pour lutter avec nos alliés contre le terrorisme. Alors pour nous, l’heure n’est plus aux atermoiements. Nous travaillons d’arrache-pied pour que ces élections se tiennent. Le 29 juillet, elles se tiendront. Tout est fin prêt et nous sommes sur cette dynamique ».