GAO, Mali (Reuters) – De jeunes manifestants arabes ont tiré en l’air, brûlé des pneus et incendié des voitures mercredi à Tombouctou, à quatre jours de l’élection présidentielle malienne, ont annoncé les autorités.
Les manifestants protestaient contre l’insécurité et l’attitude jugée discriminatoire des forces de l’ordre dans cette région marquée depuis plusieurs années par la violence islamiste, les tensions ethniques et le séparatisme touareg.
Ils ont défilé dans les rues, forçant les commerces et les banques à fermer, ont rapporté des témoins.
Le maire de la ville, contacté par téléphone, a déploré cette situation. « Il y a encore des gens armés dans les rues qui troublent l’ordre public », a-t-il dit à Reuters, précisant être en contact avec les dirigeants de la communauté arabe pour tenter de ramener le calme.
Selon des habitants de Tombouctou, ces incidents font suite à une attaque à main armée, mardi soir, menée dans une pharmacie de la ville tenue par un Bambara. A la suite de cette attaque, les soldats maliens ont arrêté de jeunes Arabes. Une fusillade a éclaté mais n’a pas fait de victime.
Les Arabes et les Touaregs de Tombouctou se plaignent de discrimination et accusent les militaires maliens, en majorité issus de groupes ethniques noirs du sud et du centre du pays, de les maltraiter.
Les tensions à travers le pays font craindre que les opérations électorales ne puissent se tenir normalement dimanche dans certains régions.
Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, se représente et affrontera plus d’une vingtaine de candidats, dont l’ancien ministre des Finances, Soumaïla Cissé.
(Cheick Amadou Diouara; Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)
Reuters