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Présidentielle au Mali: les raisons de l’échec de Soumaïla Cissé

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Le chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé, le 1er août 2018 à Bamako, Mali. © ISSOUF SANOGO / AFP

Au Mali, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a obtenu plus de 67% des voix lors du second tour de l’élection présidentielle. Son adversaire, Soumaïla Cissé, a quant à lui remporté près de 33% des suffrages. Le candidat de l’opposition n’a pas réussi à organiser un front uni contre le président sortant. Les deux faiseurs de roi notamment, Aliou Diallo et Cheick Modibo Diarra, arrivé troisième et quatrième au premier tour, ne lui ont pas accordé leur transfert de voix.

Les aptitudes de Soumaïla Cissé ne sont pas remises en cause par son échec à devenir chef de l’Etat du Mali, avec un résultat de 32% des suffrages en sa faveur, selon les résultats du premier tour rendus publics le 16 août. Plusieurs personnalités de l’opposition le décrivent comme un homme intelligent, calme et réfléchi qui aurait tous les atouts pour être un bon président.

Il a cependant commis plusieurs erreurs. Il s’est d’abord éloigné de sa base. Après la défaite de 2002 contre Amadou Toumani Touré, il a passé près de dix ans loin de Bamako, à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont le siège est à Ouagadougou. Même erreur en 2013, puisqu’il part siéger au parlement panafricain, en Afrique du Sud, et ne fréquente pas de ce fait les élites maliennes.

Campagne clivante

Certains estiment aussi qu’il ne s’est pas entouré des bonnes personnes. Par exemple, le choix de Tiébilé Dramé comme directeur de campagne est pour certains une erreur. Certes énergique, battant, convaincu, Tiébilé Dramé est aussi un personnage clivant sur la scène politique malienne.

On reproche enfin à Soumaïla Cissé une campagne assez hargneuse qui s’est d’abord attaqué à la personnalité du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), avant de proposer un projet de société, fédérateur. « Quand on veut être président du Mali, il faut d’abord rassurer les Maliens », confie Moussa Mara, l’un des principaux soutiens de Cheikh Modibo Diarra, arrivé quatrième au premier tour.

Par RFI Publié le 17-08-2018

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