Le président de la CENI, Amadou Ba et le 1er questeur Beffon Cissé, tous «destitués» lors d’une assemblée générale extraordinaire de la structure, étaient hier face à la presse. D’entrée de jeu, Amadou Ba a affirmé que cette conférence de presse, au delà de la clarification, avait pour principal objectif de rétablir la vérité et de consolider l’image de la CENI. Dans une déclaration liminaire, il a rappelé que «le travail fait par la CENI a servi, aux yeux de l’opinion nationale et internationale, à crédibiliser l’élection du président de la République».
La crise provoquée par certains membres de la CENI, selon Amadou Ba, ne se justifie ni en fait, ni en droit aujourd’hui. «Cette crise, de notre point de vue, ne doit pas pouvoir nuire à l’image de notre institution et de notre pays», a rassuré le principal conférencier.
Les questions des journalistes ont porté essentiellement sur comment redorer l’image de l’institution après cette crise, l’utilisation des indemnités des démembrements régionaux pour l’achat des véhicules, l’incapacité pour la CENI de payer tous ses agents, comment le président Ba va continuer à travailler avec les «frondeurs» pour faire face aux autres étapes du processus électoral.
En réponse, Amadou dira que «le Mali n’est et ne saura être le patrimoine de quelqu’un. Ce pays appartient à nous tous et chacun doit jouer son rôle dans le respect de la loi». Néanmoins, il a reconnu que la CENI a des difficultés à payer correctement tous ses agents aujourd’hui. «Cette situation s’explique par le décaissement du reliquat de plus de 400 millions de Fcfa, soit les 70% des 770 millions de Fcfa qui nous ont coûté l’achat des 17 véhicules dont le marché avait été exécuté par le ministère de l’Administration territoriale conformément aux règles de passation des marchés publics au Mali», a expliqué M. Ba.
Selon lui, la CENI qui n’était que bénéficiaire de ces véhicules, attend toujours le remboursement des 400 millions de Fcfa de la part du ministère de l’Administration territoriale qui devait au fournisseur des véhicules.
D’après le 1er questeur Beffon Cissé, les prétendus 100 millions de FCFA de budget de communication est une farce des «frondeurs». Il a fait savoir que ce montant résulte du budget estimatif que le ministère des Finances a révisé de moitié à la baisse. «Cela est connu de tous puisse que nous avions largement communiqué sur le budget», a-t-il martelé.
Amadou Ba a fait remarquer qu’aucune procédure de destitution contre lui ne figure dans l’ensemble des textes et règlement régissant la CENI. En outre, il s’est inscrit en faux contre les accusations d’indiscipline budgétaire et/ou de détournement. Amadou Ba et Beffon Cissé ont renvoyé les «frondeurs» aux résultats de la mission d’audit du ministère des Finances et de l’Economie qui a duré 45 jours à la CENI.
Aboubacar TRAORÉ