Elle a concerné les budgets des départements ministériels, des Instituions de la République et des structures administratives indépendantes
C’est jeudi dernier, en fin d’après-midi, que la deuxième partie de la Loi de finances pour l’exercice 2019, consacrée aux moyens des politiques publiques, a été adoptée, majoritairement, par l’Assemblée nationale. Les députés ont donné leur quitus au gouvernement suite à des débats qui ont duré plusieurs heures.
En effet, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, s’est montré très convainquant devant les élus de la nation. L’exercice s’inscrivait dans le cadre de la session d’octobre de l’Hémicycle dont les travaux étaient présidés par le président de l’institution, l’honorable Issaka Sidibé.
Visiblement soucieux, les députés ont, lors des débats, évoqué plusieurs préoccupations, notamment celles relatives à la diminution des crédits des hôpitaux, à la suppression de la Taxe emploi jeune (TEJ) et de la Taxe sur la formation professionnelle (TFP), à l’augmentation du budget alloué à la mise en œuvre de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire (LOPM).
D’autres soucis des élus de la nation avaient trait à l’absence de budget pour le futur Sénat (devant en principe être créé dans les mois à venir), à la création de l’hôpital militaire. A toutes ces questions, le ministre Boubou Cissé a apporté des assurances.
Parlant de la diminution des crédits des hôpitaux, le patron de l’Hôtel des Finances a rappelé qu’une Agence nationale de télésanté, rattachée au ministère de la Santé, a développé un système de gestion et d’information, permettant d’avoir une meilleure traçabilité des recettes des hôpitaux.
«C’est à partir de ce constat-là que nous avons souhaité obliger les hôpitaux à utiliser ce système-là», a déclaré Dr Boubou Cissé, avant de prendre l’exemple sur des hôpitaux comme celui de Ségou où ce système de gestion et d’information a permis d’améliorer les recettes.
Cependant, selon le ministre, aujourd’hui, certains hôpitaux font de la résistance par rapport à ce système. Parce que précisément, a-t-il ajouté, il y a de l’argent qui se volatilise. Pour lui, lorsque les hôpitaux acceptent de travailler avec ce système de gestion et d’information, non seulement leurs crédits seront redonnés, mais en plus ils verront leurs recettes s’améliorer.
Par ailleurs, le ministre de l’Economie et des Finances a indiqué que le dépassement de 101 milliards dans la LOPM doit sûrement être lié à la nouvelle politique salariale. En effet, lorsque la LOPM était en train d’être préparée, en 2013-2014, il y a un certain nombre d’éléments qui n’avaient pas été prévus, notamment les primes et les avantages accordés aux militaires, particulièrement, ceux qui se blessent ou tombent sur les théâtres d’opérations, a expliqué Dr Boubou Cissé. Sur le cas des militaires disparus, il a rappelé que l’année dernière, il a été décidé par les textes réglementaires de donner pratiquement 10 ans de salaire à leurs ayant-droits.
Concernant la suppression de la TEJ et la TFP, le ministre a annoncé qu’elles seront remplacées par la Contribution forfaitaire à la charge des employeurs (CFE) dont le produit sera « beaucoup plus important que celui des deux taxes réunies».
En outre, le ministre Cissé a donné l’assurance que le produit de la CFE sera redistribué à l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) et au Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA) «qui vont gagner plus». Ce qui permettra sûrement de réduire le chômage des jeunes.
Par apport à la création de l’hôpital militaire, le patron du département en charge des Finances a indiqué qu’un projet est en cours dans le cadre du G5 Sahel qui permettra de transformer l’hôpital de Mopti, en un hôpital militaire. Aussi, selon lui, la Polyclinique de Kati, qui sera réhabilitée, pourrait être considérée comme un futur hôpital militaire.
S’agissant des difficultés auxquelles sont exposées certaines populations du Centre et du Nord de notre pays, (inondations, cas de vandalisme, etc.), le ministre de l’Economie et des Finances a assuré que les dispositions sont en train d’être prises pour qu’à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA), les vivres puissent être transportés dans ces zones dans les meilleurs délais. «Nous préparons aussi la période de soudure. D’ores et déjà, nous sommes en train de reconstituer le stock national de sécurité alimentaire», a-t-il ajouté.
Bembablin DOUMBIA
Source :Essor