Mali: le Gatia réagit après la sanction onusienne visant l’un de ses cadres

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Patrouille conjointe des Fama (Formes armées maliennes) et du Gatia (Groupe Autodefense Touareg Imghad et Allies) dans la région de Ménaka au nord du Mali, avril 2017. © Souleymane AG ANARA / AFP
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté ses premières sanctions contre trois responsables maliens contrevenant à l’accord de paix de 2015. Ils sont interdits de voyage.

Pour Habala Ag Amzata, le secrétaire général adjoint du Gatia, les trois personnalités sanctionnées par l’ONU ne seraient, en fin de compte, que des boucs-émissaires. Le trafic de drogue ? Ahmoudou Ag Asriw n’est pas un cas isolé et le rapport de l’ONU est « aberrant » : « Il n’est pas le seul dans le cas donc c’est aberrant. Il y a plusieurs personnalités, il y a beaucoup de monde. Donc ces rapports sont dirigés catégoriquement. »

Les trois Maliens frappés par les sanctions sont Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), Ahmoudou Ag Asriw, un cadre du Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia) et Mahamadou Ag Rhissa, un homme d’affaires appartenant au Haut Conseil pour l’unicité de l’Azawad (Hcua). D’autres sanctions, plus coercitives, pourraient être prises, a prévenu l’ONU.

Dans un récent rapport, l’organisation International Crisis Group (ICG) écrit noir sur blanc que « dans un contexte d’affaiblissement de l’Etat central et de montée des insurrections armées, y compris jihadistes, les trafics de drogue sont devenus à la fois un enjeu central et une ressource essentielle des luttes qui redéfinissent les rapports de force politiques dans le nord du pays ». En clair, le trafic de drogue, notamment, finance la guerre.

→ RELIRE l’article sur le rapport de l’ICG : L’impact du trafic de drogue dans le conflit du Nord-Mali

Le rapport va plus loin : « La réticence à s’engager plus résolument contre les narcotrafiquants s’explique en partie par la complexité des réseaux et la crainte d’interférer avec des intérêts d’affaires qui remontent potentiellement jusqu’au sommet de certains Etats de la région. »

Tous les experts du Sahel sont d’accord sur un point : les trafics permettent l’achat d’armes. On parle de sommes colossales. En clair, l’application de l’accord de 2015 est pour l’instant remise aux calendes grecques.

Source :RFI

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