La grève de 72 h déclenchée par l’Union Nationale des Travailleurs du Mali(UNTM) allant du mercredi 09 au vendredi 11 janvier 2019 est suivie«à près de 98 % »dans la région, selon l’union régionale des travailleurs UNTM de Kayes par la voix de son secrétaire général Aboulaye Coulibaly que nous avons rencontré ce jeudi 10 janvier 2019 au siège du syndicat au deuxième jour de la grève.
Le préavis de cette grève de 72 h en cours, a été déposé le 02 mai 2018 par le bureau exécutif de l’UNTM. L’échec des négociations autour du cahier des doléances depuis le dépôt en mai jusqu’en octobre 2018, soit environ six mois après ce préavis qui a connu une souffrance, selon les responsables de l’union régionale des travailleurs UNTM de Kayes, est à la base de la grève lancée par leur syndicat.
Aboulaye Coulibaly explique « la commission qui a été créée pour les négociations en octobre 2018 a eu des divergences de points de vue sur 2 phases.D’abord les différents points saillants du cahier de doléance concernant les indices et le point des travailleurs compressés et partant à la retraite. La deuxième phase des discordes est née suite à la volonté du gouvernement de reporter ces points sur la conférence sociale qu’il organisera. L’UNTM a trouvé que ce n’était pas un cadre formel de négociation ,car les négociations sont régies de convention qui traite les questions dans un tripartisme dont l’Etat,l’employeur et le travailleur ».
Pour la première journée de cette grève, Aboulaye Coulibaly laisse entendre « cette première journée a été une réussite et nous l’évaluons à près de 98 % sur le plan région du suivi du mot d’ordre de grève ».
Bien que cette grève est suivie, M.Coulibaly reconnaît «qu’il y a eu des retenues dans certains services qui ont décidé de ne pas observer le mot d’ordre de la grève en suivant les consignes données par leur section relevant d’autres centrales syndicales ,mais nous précisons que la force de l’UNTM s’est manifestée, car la ville était inerte et tout était à l’arrêt ».
Les impôts, l’ANPE et bien d’autres ont suivi le mode d’ordre de leur section syndicale
Pour les secteurs qui n’observent pas la grève, le secrétaire général de l’UNTM de kayes affirme,« nous travaillons ensemble car, ils sont aussi membre de l’union régionale des travailleurs UNTM de Kayes, mais nous permettons à ce qu’ils suivent le mot d’ordre de leur section syndicale,bien qu’ils aient pris part aux préparatifs. Ce qu’il faut savoir, c’est que nous sommes solidaires au niveau de la région ».
À la question de savoir, les actions futures de l’UNTM, si les doléances ne sont pas satisfaites ?, le secrétaire général est formel et répond sans détour,« si tel est le cas , nous envisagerons d’autres grèves pour la satisfaction des points de revendication. Je crois que ces 3 journées devront permettre à l’Etat de prendre au sérieux ces revendications qui ne sont pas excessives, ni au-delà de l’impossibilité. Il faut que l’Etat soit respectueux de certains principes en accordant une importance à certaines organisations pour l’image de notre pays. Le temps mis sans avoir cherché à resourdre ce problème d’une centrale comme l’UNTM dépasse notre entendement. Nous sommes vigilants et regardons tout ce qui se passe ».
Pour mieux comprendre l’approche de la coordination régionale de l’UNTM sur la grève des cheminots ,nous avons posé la question à savoir comment ce problème des cheminots en grève de la faim depuis des jours est traité au niveau local par le syndicat des travailleurs du Mali?
Se disant préoccupé par cette situation, M. Coulibaly martèle «inscrite dans les revendications de l’UNTM, la relance du chemin de fer certes est nationale,mais nous estimons au niveau de la région,que le chemin de fer est une affaire de kayes. La plus grande distance des rails se trouve dans la région de kayes. Comprenez,que c’est toute une vie autour des rails dans la région.Les comités syndicaux des rails de kayes peuvent témoigner des efforts fournis par notre syndicat afin qu’une solution soit trouvée au problème salarial des travailleurs. Nous n’avons pas été associés à l’action de la grève de la faim, mais nous sommes en train de transporter le problème au niveau de la coalition de la société civile ».
Lors de la rencontre avec l’union régionale des travailleurs UNTM de kayes ,son secrétaire général n’a pas manqué de lancer un appel à l’unité, à la solidarité et à l’action qui selon lui « reflète la devise de l’UNTM ,unis dans la solidarité en agissant dans l’intérêt des travailleurs et des populations ».
Avant de conclure,il a appelé les populations à la retenue, la réflexion, la compréhension et privilégier le dialogue ,pour ne pas entretenir des foyers de conflits au niveau de la région, en référence à la situation survenue à kéniéba et celle de Kersigané dans la commune de Konsiga.
Michel Yao