Cette augmentation de la production aurifère, si elle est confirmée, augure de belles perspectives pour notre
économie. En effet, l’or représente près de 70 % des recettes d’exportation du pays, selon les données de 2016
Troisième producteur d’or en Afrique, le Mali est sur le point de réaliser, au titre de l’année qui vient de s’écouler, une production record depuis son entrée dans la production industrielle d’or, il y a de cela plus d’une trentaine d’années. En effet, en 2018, la production annuelle des mines d’or est estimée à 60.893,458 kg, soit près de 61 tonnes, selon des statistiques officielles communiquées par le département en charge des Mines et du Pétrole. Ces chiffres sont en augmentation par rapport aux années précédentes, précise le département selon lequel la production de l’orpaillage n’est pas encore prise en compte par les statistiques de 2018.
A titre de rappel, la production annuelle record d’or du Mali remonte à 2002, l’année où Morila a réalisé une production exceptionnelle, se souvient l’ancien secrétaire général du ministère des Mines et du Pétrole. Cette année là, le Mali a produit 63,394 tonnes d’or, rappelle Lamine Alexis Dembélé, qui était à l’époque, directeur du Programme pour le développement des ressources minérales (PDRM), un service rattaché à la Direction nationale de la géologie et des mines (DNGM). Depuis, la production annuelle moyenne tournait autour de 50 tonnes jusqu’en 2018, où elle a dépassé 60 tonnes.
Interrogé, un interlocuteur a affirmé que cette augmentation de la production industrielle s’explique par l’ouverture de nouvelles mines comme Fekola (B2GOLD), Komana et Kodieran. La production a augmenté chez certaines industries minières et diminué chez d’autres, a-t-il indiqué. Ainsi, le rendement du dernier trimestre de la mine d’or de Syama (de la compagnie Resolute Mining) a augmenté de plus de 50 %, selon une annonce faite le lundi 7 janvier dernier, par son Président directeur général, John Welborn. «Syama a produit 56.207 onces d’or dont 34.653 onces provenant des exploitations d’oxyde et 21.554 onces, des exploitations de sulfurée», a-t-il précisé, cité par l’Agence Ecofin.
Toutefois, l’on se rappelle que lors de l’ouverture officielle des Etats généraux des secteurs minier et pétrolier du Mali, tenus du 27 au 29 juin 2018, l’ancien ministre des Mines, le Pr Tiémoko Sangaré, avait révélé que les statistiques officielles estiment la production artisanale d’or à 4 tonnes par an, alors que de janvier à avril 2017, la Douane avait enregistré plus de 16 tonnes d’or exportées, venant de l’activité artisanale.
Pour pallier les conséquences liées à ce manque à gagner, le ministère des Mines et ses partenaires ont, depuis, entrepris de gros efforts pour pouvoir évaluer la quantité de métal jaune produite sur les placers, en procédant à la mise en place de comptoirs d’achat sur les sites d’orpaillage dont certains sont opérationnels depuis près d’une année. Ces mesures, si elles produisaient tous les effets escomptés, devraient permettre à notre pays de récupérer plusieurs tonnes supplémentaires pour booster la production annuelle. C’est grâce à ce même procédé que le Soudan a, en 2017, augmenté de moitié sa production minière, selon un rapport de la Banque mondiale.
Cette augmentation de la production d’or augure de belles perspectives pour notre économie nationale. En effet, l’or représente près de 70 % des recettes d’exportation, soit environ 25 % des recettes budgétaires et 8 % du Produit intérieur brut (PIB), selon les données de 2016.
Cheick M. TRAORÉ
Source :Essor