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Mali : l’ONU appelle à maintenir l’élan dans la mise en œuvre de l’accord de paix

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MINUSMA/Photo Marco Dormino La Sous-Secrétaire générale aux opérations de paix, Bintou Keita, rencontre des bénéficiaires d'un projet d'appui aux victimes de violences sexuelles et sexistes à Gao, au Mali.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Mali, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux opérations de paix, Bintou Keita, s’est dit « particulièrement encouragée » par la dynamique constructive qui semble aujourd’hui dominer les relations entre les parties prenantes dans ce pays.

Mme Keita a déclaré avoir pu constater cela le mois dernier lors d’une visite conjointe au Mali avec le Sous-Secrétaire général des Nations Unies chargé de l’appui à la consolidation de la paix, Oscar Fernandez-Taranco.

« De l’avis général, depuis la tenue de l’élection présidentielle en juillet et août derniers, un accent plus marqué a été constaté dans le cadre de cette mise en œuvre de l’accord », a déclaré Bintou Keita, précisant que la visite avait eu pour objectif de prendre la mesure des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015.

Selon la Sous-Secrétaire générale, la détermination des parties signataires s’est illustrée, notamment, par la création en septembre d’un ministère chargé du suivi de la mise en œuvre de l’accord, par la signature en octobre du pacte pour la paix, et par le rythme plus soutenu des réunions du Comité de suivi de l’accord au cours des derniers mois.

Bintou Keita a affirmé qu’il était « trop tôt pour évaluer de manière complète l’impact des sanctions prises par le Conseil de sécurité en décembre contre trois personnes qui entravent la mise en œuvre de l’accord de paix ».

Elle a cependant souligné que les parties ont pleine conscience du sentiment de frustration du Conseil et de son impatience vis-à-vis des retards persistants dans la mise en œuvre de l’accord.

Par le biais des entretiens avec les parties, elle a pu constater que la Mission de paix des Nations Unies dans le pays (MINUSMA) « continue d’être perçue comme jouant un rôle politique essentiel, œuvrant avec toutes les parties pour accélérer la mise en œuvre de l’accord ».

Des avancées dans la mise en œuvre de l’accord de paix

La Sous-Secrétaire générale a ensuite déclaré que les avancées soulignées dans le dernier rapport du Secrétaire général portent sur des questions centrales au processus de paix notamment les réformes institutionnelles envisagées par l’accord de paix.

« La reconstitution et la réforme des forces de défense et de sécurité demeurent un élément essentiel pour asseoir une paix durable au Mali », a affirmé Bintou Keita, ajoutant que « le lancement en novembre d’un processus de démobilisation, désarmement et réintégration accéléré constitue un premier pas concret dans cette direction »

Sur le plan des réformes institutionnelles visant à renforcer la décentralisation, elle a salué l’organisation en novembre de consultations sur le découpage administratif comme une première étape dans la conduite de la réforme territoriale.

« Le dialogue doit se poursuivre en vue d’obtenir un consensus sur ces réformes », a-t-elle dit avant d’inviter le gouvernement et la classe politique issue de l’opposition et de la majorité à poursuivre leurs efforts en vue d’assurer plus d’inclusivité dans ces discussions.

En matière de réconciliation nationale, face au report par l’Assemblée nationale des discussions sur la loi d’entente nationale pour permettre plus d’inclusion, Mme Keita a exhorté les parties à poursuivre les efforts en soutien au processus de réconciliation, indispensable pour concrétiser la vision d’un Mali uni, ancré solidement sur le chemin de la paix.

Montée significative des violences dans le centre du pays

Mme Keita a fait part de sa grave préoccupation concernant la situation sécuritaire dans le centre du pays, et plus précisément à Gao et à Mopti.

Elle a noté l’utilisation croissante d’engins explosifs improvisés en particulier dans cette région du pays ainsi que l’intensification de l’instrumentalisation des tensions intercommunautaires par les groupes extrémistes armés.

La MINUSMA et le Service de la lutte antimines de l’ONU continuent de soutenir les autorités maliennes en matière de conseils, de formation et d’équipements spécialisés pour atténuer les risques posés par cette menace. La Mission a également renforcé son soutien au gouvernement pour répondre à l’évolution rapide de la situation et pour protéger les civils.

« La détérioration de la situation a fait augmenter le nombre des personnes déplacées de 75% en décembre 2018 par rapport à juin 2018 » a affirmé la Sous-Secrétaire générale aux opérations de paix, ajoutant que la situation humanitaire au Mali « reste grave » avec 2,3 millions de personnes vulnérables et plus de 800 écoles fermées en raison de l’insécurité.

Mme Keita a réitéré l’appel du Secrétaire général aux acteurs nationaux, régionaux et internationaux à redoubler leurs efforts pour répondre aux menaces multiples au Mali et dans la région du Sahel, et en particulier, à prendre toutes les mesures nécessaires afin que les forces conjointes du G5 Sahel puissent reprendre le plus rapidement possible leurs opérations.

Source :news.un.org

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