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Mali: l’immigration, thème du 19e forum de Bamako

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La page d'accueil du site internet du Forum de Bamako, le 20 février 2019. http://forumbamako.com

C’est aujourd’hui qu’est lancé le 19e forum de Bamako, qui se penche cette année sur une thématique inédite : la migration. Un choix dicté par l’actualité de ces dernières années, notamment  autour de la Méditerranée. C’est ce qu’explique Abdoullah Coulibaly, le Président du forum.

Lorsque l’on demande à Abdoullah Coulibaly pourquoi l’immigration a été choisie comme thème du forum de Bamako cette année, il commence par rappeler une évidence selon lui nécessaire dans un climat actuel.

« Le premier homme était en Afrique donc pour qu’il y ait des gens en Europe il a fallu que des gens partent de l’Afrique pour aller en Europe ! Donc l’homme a toujours migré, l’homme est toujours parti ! »

Et lui aussi, un temps, est parti, avant de revenir au Mali. Le rôle des diasporas est pour lui crucial dans l’avenir du continent.

« Vous regardez les équipes nationales de football africain. Elles sont moins ridicules maintenant pourquoi ? Parce que beaucoup d’Africains ont appris beaucoup de rigueur, confrontés à d’autres championnats, et quand ils reviennent dans l’équipe nationale, on rend la situation difficile aux équipes des autres pays. La diaspora est très utile, pas seulement pour l’argent, c’est aussi le savoir-faire qu’elle apporte. »

L’économiste français Hippolyte d’Albis sera un des intervenants du Forum, il salue ce thème, qui, regrette-t-il, fait l’objet de beaucoup de préjugés en Europe.

« C’est une espèce de défiance entre les Etats qui ne veulent plus construire ensemble. Adam Smith disait, “ on a toujours intérêt à avoir un voisin riche ”. On a l’impression que c’est pas du tout le cas aujourd’hui en Europe, où le principal discours est comment est-ce qu’on pourrait mettre plus de frontières, comment est ce qu’on pourrait renforcer Frontex. »

Moussa Mara, l’ancien premier ministre malien trouve que la vision africaine de l’immigration peut, elle aussi, être biaisée.

« La migration est une perte d’abord pour les pays de départ. Aujourd’hui, beaucoup de nos pays ne voient pas les questions migratoires sous cet angle. Les départs des jeunes sont perçus un peu comme un moyen de baisser la pression sur les gouvernants. Les départs des jeunes sont aussi considérés un peu comme des sources potentielles de futurs revenus. Et du coup, on a plutôt tendance à laisser faire, voire à encourager. J’estime que, plus que le PIB, plus que les IDE, plus que des chiffres macro-économiques ou d’autres chiffres, la propension au départ, est le meilleur baromètre de jugement de l’efficacité de nos gouvernants. »

Dans la présentation de cette 19e édition, le forum de Bamako rappelle, lui, que les migrants contribuent à 10 % du PIB mondial en ne représentant que 3 % de sa population.

source:Rfi

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