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Certaines filles de ménage souffrent dans le silence et la peur

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Bon nombre de filles qui travaillent comme des employées de maison connaissent un triste sort et sont souvent réduites en silence. Elles ne savent pas où se plaindre encore moins, faire entendre leurs voix. Beaucoup de ces filles viennent en ville soit pour chercher ses trousseaux de mariages, soit pour échapper à un mariage arrangé par ses parents. Arrivées en ville, certaines subissent des humiliations, des mauvais traitements ou parfois des menaces de la part de leurs patronnes.
Communément appelées ‘’des bonnes, servantes de maison ou 52 ’’, elles sont celles qui font presque tout dans la maison. Avec une faible rémunération, elles n’ont souvent même pas droit à un seul jour de repos. Ces servantes, sont les premières à se lever au premier chant du coq pour se mettre au travail avant le réveil de la patronne, et elles sont les dernières à se coucher. La lingerie, les repas et le ménage leur sont attribués. Prendre une bonne pour certains travaux de la maison quand on a les moyens n’est pas mauvais en soit, mais ne méritent-elles pas un peu de considération ?
Malheureusement, la vie est un enfer pour certaines d’entre elles, et elles vivent dans l’angoisse, le chagrin et la peur chaque jour. Ces bonnes doivent presque s’occuper de tout, dans la maison.
« Il y a des humains qui sont très cruels. Je fais tous les travaux de la maison, mais je ne mange souvent pas. Ma patronne me dit, je te paye donc tu n’a pas droit à ma nourriture. Là, n’est pas le problème, non seulement, elle me paye très mal et je n’ai pas droit à sortir. Je vis presque chaque jour sous ses menaces et ses intimidations, pas de visite non plus. Quand, il y a un étranger à la maison, elle se fait passer pour la plus gentille envers moi pour cacher son caractère et balayer tout soupçon », nous confie Awa Traoré avant de préciser que le mari de sa patronne n’est pas au courant de cette situation « le mari de ma patronne n’est pas au courant des souffrances et des douleurs que madame m’inflige, car il est tout le temps en voyage ». 
Un salaire bas et souvent impayé
La rémunération de ces servantes de maison est fixée en fonction de la personne. Elles travaillent quotidiennement. Quand la fille demande à rentrer chez elle en famille, des patronnes sans foi refusent de payer leur argent après avoir accumulé des mois d’arriéré le jour où elles demandent à rentrer en famille cet argent, n’est souvent pas payé. Les mauvaises patronnes, trouvent parfois des faux arguments pour faire accuser la servante d’avoir volé des bijoux, des pagnes ou d’autres biens, une façon de contraindre la servante à rester et continuer à travailler sans aucun respect de ses droits.
Certaines agences de placement et les intermédiaires sont souvent complices.
Le salaire des servantes est versé à l’agence de placement ou aux personnes intermédiaires en fonction des clauses entre la patronne d’une part et ou l’agence ou la personne intermédiaire d’autre part. Ces intermédiaires ou l’agence qui dans la plupart des cas sont des escrocs, reçoivent le salaire de l’employée et l’utilisent à leur propre goût en parfaite complicité avec la patronne qui recrute la servante. Il arrive parfois, que ce soit des personnes plus proches qui posent de tels actes.
Il faut de la voix pour ces filles de ménage opprimées dans le silence.
Pour donner de la voix à ces filles de ménages qui sont parfois opprimées dans le silence, il faut qu’elles s’organisent en association pour se pencher sur leur travail en dégageant des pistes et des moyens à défendre leur cause. Si, elles se mettent en association et fixent les modalités salariales, les jours de repos et les travaux qu’elles doivent faire ou pas, contribuera à améliorer leur condition de travail en se faisant accompagner dans leur démarche par des organisations de défenses des humains. « Ce qui arrive aux autres, peut aussi t’arriver un jour » me disait un sage.
Il faut avoir le courage de dire que parmi ces filles de ménage, il y a aussi de mauvaises graines qui ont des comportements lapidaires.

Michel Yao

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