Mali : La faiblesse de rémunération, une des causes de l’enrichissement illicite

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Image:AMAP

Bamako, 21 juin (AMAP) Sur un échantillon de 711 agents, 55,8% affirment que la faible rémunération des agents publics est l’une des principales causes de l’enrichissement illicite au Mali, selon une étude commanditée par l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) dont le rapport a été validé, jeudi, à Bamako, lors d’un atelier.

Dénommée «Etude étiologique du phénomène de l’enrichissement illicite dans l’administration publique malienne», ce travail identifie les types d’enrichissement illicites et les causes à l’origine de ce mal au Mali qui plombe l’avenir des générations futures.

Selon cette étude, 88,05% des personnes interrogées disent n’avoir pas confiance en la justice malienne. Alors que 96,06% trouvent que les règles, les procédures, les lois et les règlements sont loin d’être respectés au niveau de l’administration malienne.

Quant à l’aspect économique, une catégorie de l’étude, 57% des agents interrogés estiment que la «volonté d’être riche» est l’une des causes de l’enrichissement illicite au niveau des services publics maliens, pendant que 55,3% pointent du doigt le mode de vie des Maliens et la dégradation des mœurs.

Ces résultats ont permis, selon le doucement de 91 pages, aux enquêteurs d’identifier les pratiques d’enrichissement illicite les plus courantes au sein de l’administration publique malienne. « Pot-de-vin, trafic d’influence, favoritisme, fraude, détournement de deniers publics et extorsion », telles en sont les principales, selon le rapport.

« Ces pratiques prolifèrent, déplore l’étude, à cause de la faiblesse du système institutionnel, législatif, réglementaire, du revenu des agents publics, de la volonté d’être riche, de la fragilité du système juridique et judiciaire. Le mode de vie (dépenses socioculturelles) des Maliens, la dégradation des mœurs, la méconnaissance des droits et devoirs par les citoyens, et l’insuffisance de la volonté politique », sont aussi évoqués par les auteurs de cette étude, réalisée par un Cabinet de consulting et d’audit.

L’étude a été réalisée dans le District de Bamako et dans les Régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso. Elle a concerné un échantillon d’agents travaillant dans l’administration publique malienne.

Les techniques d’enquête ou de sondage utilisées à cet effet sont : observation, enquête, entretien, brainstorming et recueil de données. Pour ce faire, les causes de l’enrichissement illicite dans notre pays ont été classifiées en catégories : causes économiques, politiques, institutionnelles, législatives, réglementaires, juridiques et judiciaires, les sentiments d’insécurité personnelle et les causes socioculturelles.
Pour mettre fin à ce phénomène, les auteurs de l’étude ont recommandé, par exemple, l’amélioration des conditions de travail et de vie des agents publics et du dispositif institutionnel et réglementaire.

Les auditeurs plaident aussi pour une réforme du cadre politique. Le renforcement des capacités des organes de contrôle, ainsi que des juridictions sont mentionnés dans le rapport qui insiste sur une participation active de la société civile et une plus grande implication des médias dans la lutte contre l’enrichissement illicite.

Intervenant à l’ouverture des travaux, la représentante du président de l’OCLEI a justifié l’intérêt de cette étude. Le mandat de l’OCLEI est «de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de lutte envisagée au plan national, sous régional, régional et international contre l’enrichissement illicite», a rappelé Mme Bagayogo Fanta Camara. « Pour la bonne exécution de cette mission,kotfrt b l’office est, a-t-elle insisté, résolument engagé pour la bonne compréhension du ce fléau afin de mieux le combattre ».
ABM/MD (AMAP)

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