Selon nos informations, Bamako, du bambara «bàmakɔ̌» (qui signifie «marigot du crocodile»), fut fondée à la fin du XVIe siècle par les Niaré, anciennement appelés Niakaté, qui sont à l’origine des Sarakolés. Simballa Niakaté, un chasseur venu du village sarakolé Lambidou (cercle de Nioro, région de Kayes) choisit le site. Mais, c’est son fils aîné Diamoussa Niakaté couramment appelé Diamoussa Djan (à cause de sa grande taille) qui fonda Bamako. Niaréla est un des premiers quartiers de Bamako.
Les trois crocodiles qui symbolisent Bamako trouvent leur origine à partir des trois marigots qui traversent la ville: Lido, Diafarana et Bèlèsôkô. Les marigots se rejoignaient environ à 500 mètres à l’est de l’hôtel de l’Amitié (fruit de la coopération égypto-malienne aux lendemains des indépendances) pour ensuite se jeter dans le fleuve Niger. Une jeune fille vierge était donnée chaque année en sacrifice aux crocodiles fétiches.
À la fin du XIXe siècle, Bamako était un gros village fortifié de 600 habitants, lorsque le 1er février 1883, les Français, avec à leur tête Borgnis-Desbordes, y pénètrent. L’arrivée des colons français coïncida avec la naissance d’Amadou Coumba Niakaté. Ce dernier fut le premier fils de chef traditionnel à fréquenter «l’école des Blancs» à Bamako avant de devenir instituteur. Après le décès de son grand frère Maridiè Niaré en 1956, Amadou Coumba Niakaté devint chef de la province de Bamako. Mais il ne régna que durant deux ans avant l’abolition de la chefferie traditionnelle en 1958. Amadou Coumba mourut en 1963.
En 1895, Bamako devint chef-lieu de cercle avant de devenir capitale du Haut Sénégal-Niger le 17 octobre 1899, puis du Soudan français en 1920. En 1904, la ligne du chemin de fer Dakar-Niger fut inaugurée. En 1905, débuta la construction de l’hôpital du point G. Entre 1903 et 1907 fut construit le Palais de Koulouba, palais du gouverneur puis siège de la présidence de la République à partir de l’indépendance en 1960.
Le 20 décembre 1918, un arrêté général érigea Bamako en commune mixte, dirigée par un administrateur-maire. Henri Terrasson de Fougères, gouverneur intérimaire (de 1920 à 1921), puis gouverneur du Soudan français (actuel Mali) de 1924 à 1931, résidait au Palais de Koulouba. Il est à l’origine d’un grand nombre d’aménagements urbains de la capitale. En 1927, fut construite la cathédrale du Sacré-Cœur-de-Jésus. La Maison des artisans fut créée en 1931. En 1947, un premier pont sur le Niger fut érigé, communément appelé Pont de Badalabougou. La grande mosquée fut construite en 1948.
Le 18 novembre 1955, une loi transforme Bamako en commune de plein exercice. Modibo Keïta fut élu maire un an plus tard, le 16 novembre 1956. Il devint le premier président de la République du Mali après la proclamation de l’indépendance, le 22 septembre 1960. Bamako devient la capitale du Mali.
Madiba KEITA
Source: Essor