À travers un projet de la Banque mondiale, la mairie de la commune urbaine de Kayes a obtenu le financement de la construction d’un CSCOM (centre de santé communautaire) dans le quartier Bencounda. Après l’appel d’offres, l’entreprise « Grands Travaux du Mali et Andalux » sera choisie pour exécuter ce chantier qui devait commencer en juin pour s’achever le 7 août 2018, moyennant un coût de 86 millions de FCFA. Mais bien que ce délai d’exécution bientôt soit dépassé depuis une année, les travaux ne sont toujours pas terminés. Pis, l’entreprise a déserté le chantier. Les populations du quartier sont toujours dans l’attente de leur unique centre de santé car Bencounda et les 3 autres quartiers qui l’entourent ne disposent d’aucune structure sanitaire. Pour en savoir plus sur les travaux, nous avons rencontré le maire adjoint chargé des grands travaux à la mairie de la commune urbaine de Kayes, M. Mayera Ibrahima Cissé. Il explique que l’entrepreneur est le seul responsable du retard. Selon l’élu, le courant ne passe plus entre l’entreprise et ses fournisseurs qui auraient des impayés avec elle. Est-ce à dire que la mairie doit aussi à l’entreprise ? Le maire répond par la négative en soulignant que la mairie a payé tout ce que l’entrepreneur a réalisé sur le chantier et que le reste du financement reste toujours logé au Trésor de Kayes. Actuellement, le maire précise que le chantier du CSCOM est à 60% d’exécution et que le projet qui a financé arrive à son terme décembre prochain. Avant cette date, si les travaux ne sont pas finis, le bailleur de fonds va se retirer et le reste du financement devra alors être assuré par l’État malien. Puisque l’entreprise grands travaux du Mali et Andalux a fui le chantier, pourquoi ne pas attribuer le marché à une autre entreprise ? La mairie explique que cela est très difficile car seule la signature de cette entreprise est reconnue par le partenaire étranger. Aucune autre entreprise ne peut décaisser l’argent, à moins que la mairie déclenche une procédure judiciaire en résiliation du contrat de construction. Ce qui risquerait de prendre du temps. Pour vite terminer le chantier, la mairie entend s’impliquer pour être un relais entre les fournisseurs et l’entreprise. Elle prendra les matériels chez les fournisseurs pour les donner à l’entreprise. Au moment du décaissement, la mairie payera d’abord les fournisseurs et le reste de l’argent reviendra à l’entreprise.
Joint au téléphone, l’entrepreneur, M. Niantao, conteste catégoriquement la version de la mairie. Il déclare que l’entreprise n’a aucun problème avec les fournisseurs et que c’est plutôt la mairie qui manque d’argent pour achever le chantier.
Oumar Bagayoko