Les populations de Kayes sont descendues nombreuses ce vendredi 23 août dans la rue pour bloquer l’accès du 1 er pont de la ville et réclamer « la réhabilitation de l’axe Kayes-Bamako, la reprise du train voyageur et le trafic aérien à l’aéroport International Dag Dag ». Cette action, est l’initiative de plusieurs associations de la société civile.
« Sans route, sans train, pas de développement » ou encore « trop d’accidents, trop de blessés, trop de morts » pouvait-on lire, sur les banderoles et les pancartes que tenaient les manifestants. Préparé quelques semaines auparavant, ce blocage du pont est intervenu pour « exiger des autorités nationales, des actions concrètes pour désenclaver la région, par ses voies d’accès » a martelé Mamedy Dioula Drame, l’un des organisateurs. Dans les autres localités de la région comme Dibloy, Kéniéba, Nioro du sahel Diéma, etc., les habitants ont joint la cause du mouvement et barricadé les routes.
« Compte tenu de l’état de dégradation avancée dudit réseau du fait de son vieillissement et de la forte charge qu’il subit depuis la crise ivoirienne de 2002 suite au basculement du trafic vers le corridor sénégalais, il est plutôt envisagé une réhabilitation totale. Cette réhabilitation nécessite un coup financier dont le pays ne dispose pas aujourd’hui. Les premières études font état d’un montant de plus de 350 milliards pour la reconstruction totale de cette route », annonçait le ministère des Infrastructures et de l’Équipements », quelques heures avant le blocage du pont et la barricade de certains axes routiers de la région.
« En attendant que les travaux de réhabilitation de cette route soient effectifs, de nombreux efforts en matière de développement des infrastructures routières sont déjà consentis dans la région. Il s’agit principalement de la construction du 2e pont. D’un montant de 58 milliards de francs CFA, ce deuxième pont viendra impulser une nouvelle dynamique au développement de la première région. Aussi, pour un montant de 2,3 milliards de francs CFA, le pont actuel est en cours de réhabilitation. La route Kayes-Kéniéba est également en chantier. D’autres projets d’infrastructures routières dans la région de Kayes sont en préparation à savoir : la route Sadiola-Kéniéba, la route Kita-Toukoto-Bafoulabé avec la construction de deux ponts et la route Nioro-Yélimané-Dialaka », a ajouté le ministère en charge des Infrastructures et de l’Equipements, une communication qui n’a pas baissé l’ardeur des organisateurs du mouvement.
Dans la matinée, M. Abdoulaye Coulibaly accompagné de certains membres de l’organisation a remis au Gouverneur de la région, leurs doléances, qui a promis à son tour, transmettre à qui de droit.
Lors de ce blocus, le député de Yélimané et celui de Sadiola se sont joints à cette cause régionale pour dénoncer ce qu’ils appellent « l’inertie du Gouvernement face aux revendications légitimes des populations de la région de Kayes ».
Dans la nuit de vendredi à samedi, certains appels faisant état de la continuité du blocage ont été lancés sur les réseaux sociaux. Joint au téléphone par nos soins, le porte-parole du mouvement à Kayes, a très vite démenti l’information et promis « qu’à 00h, nous lèverons le blocus », une promesse tenue avec la levée effective des barricades à l’entrée et à la sortie du pont en entendant la réaction du Gouvernement sur les différentes questions posées par les populations .
Michel Yao