L’historique, la signification du mot « Kayes », partie I
Comme aime le dire Alain Foka dans sa célèbre émission, Archives d’Afrique sur Rfi qui parle de l’histoire contemporaine de l’Afrique à travers ses grands hommes, illustrée d’archives sonores et de témoignages des acteurs encore vivants, est tirée la citation qui ouvre chaque émission, une phrase devenue leitmotiv pour les auditeurs
« Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme »
Jusqu’à la construction du chemin de fer Dakar-Niger, le fleuve Sénégal était la seule voie de pénétration vers l’intérieur. Il fallait l’utiliser au maximum et relier son bief navigable à celui du Niger. Dans « Opuscule Citée » page 25, l’auteure Rokiatou N’diaye Kéita explique qu’il importait de choisir avec précaution le terminus de la navigation sur le fleuve Sénégal. C’est pourquoi, il fallait trouver sur le fleuve un point situé le plus loin possible en amont, mais où les bateaux puissent arriver le plus longtemps possible au cours de l’année.
Médine ne répondait pas à ces nouvelles exigences. En effet, Médine était défavorisée par la présence de hauts fonds très dangereux dès que le niveau du fleuve commence à baiser, en témoigne l’échec de la canonnière le « Podor », là, le 15 juillet 1857, au moment où Faidherbe tentait de dégager Médine assiégé par El Hadj Umar Tall et l’échec d’un aviso, le « guet N’Dar » de Des Essarts. Le site de Kayes présente plus de garantie de ce point de vue là, il fut donc retenu par Gallieni dès sa première mission en 1880. Ainsi, dès 1882, un poste français est créé à Kayes qui devient ainsi le chef-lieu du commandement supérieur du Haut Fleuve. Une fois le poste militaire créé, les français n’hésitent plus à s’y installer et Kayes devient une ville qui se développe sur tous les plans.
Tout d’abord, une ville européenne est créée et accueille l’administration coloniale, les missionnaires chrétiens et les commerçants français, levantins (venus du Moyen-Orient) et africains.
Une infrastructure de communication est mise en place sous l’égide de l’administration française. En même temps, les quartiers africains se construisent à proximité de la ville européenne.
Dans la troisième partie, nous parlerons des quartiers africains de Kayes. Quels sont, ces quartiers africains ? La réponse se trouve dans la troisième partie.
Michel Yao