Certaines localités comme Kita et Kéniéba avaient déjà enregistré leurs premières pluies pour la saison agricole 2020-2021. Celle de Kayes, est intervenue dans la nuit du dimanche au lundi 8 juin 2020.
La nouvelle saison agricole a bien démarré chez les agriculteurs Kayesiens. Depuis la première pluie, ils s’attellent à labourer leurs champs. Malgré les aléas climatiques auxquels la région de Kayes fait face, ces paysans pensent pouvoir réaliser une bonne saison agricole.
Vite commencer, pour garder une longueur d’avance
Torse-nu en compagnie de ses enfants, le vieux Kalilou Diouf est déjà à pied d’œuvre dans son champ situé à la sortie sud de la ville de Kayes. Ce cultivateur d’un âge révolu de la cinquante d’année, a démarré ses travaux champêtres. Sur sa supervision, les enfants ont commencé le défrichage de leur espace cultivable. Selon lui, dès l’arrivée de la première pluie, il faut se mettre au travail pour éviter toute surprise de dernière minute. « Quand on regarde la pluviométrie de ces dernières années à Kayes, tout se joue aux premières gouttes de pluie. Attendre d’autres pluies avant de commencer ses travaux champêtres peut s’avérer périlleux, car les saisons diffèrent. »
Non loin de son champ, Djatou Soumaré a aussi commencé les travaux de son champ avec pessimisme : « Je crois que cette année peut être meilleure que l’an dernier où je n’ai pas réalisé à hauteur de souhait, la récolte que j’attendais. » Poursuivant, Djatou estime que les réalités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui et affirme que les retards dans les travaux champêtres peuvent avoir des conséquences dramatiques s’il arrivait que la pluie cesse pendant que les champs ont plus besoin d’eau.
La Direction régionale de l’Agriculture, un appui conseil
Service technique de l’agriculture dans la région, la Direction régionale de l’Agriculture appuie et conseille les cultivateurs face aux nouveaux défis du moment. « Nous avons toujours dit aux paysans de commencer les semences lorsque les premières gouttes de pluie importantes tombent, car avec la variabilité climatique, rien n’est prévisible » a-t-elle fait savoir. Elle ajoute :« On demande aux cultivateurs de suivre l’actualité météorologique à la radio qui peut les guider à connaître les prévisions pluviométriques dans leur localité.»
Garder le cap malgré les difficultés
Cette saison agricole, qui démarre, est une saison de tous les défis. En plus des contraintes dues aux aléas climatiques, les cultivateurs ont des difficultés financières pour faire face aux charges pour l’entretien des champs. Le manque d’infrastructures, en particulier pour l’irrigation, le manque d’investissements dans la modernisation des exploitations agricoles, le très faible recours aux intrants agricoles modernes et aux pratiques durables sont entre autres, quelques difficultés auxquelles ils font face. Elles peuvent être des facteurs à l’origine d’une basse productivité, mais les cultivateurs restent optimistes et veulent garder le cap malgré ces difficultés.
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