Pour être à l’écoute des victimes de Violences basées sur le genre (VBG), mais également les orienter pour leur prise en charge, les ONE STOP CENTER de Kayes et de Diéma ont ouvert leur porte depuis le 16 juillet.
C’est au cours d’une cérémonie organisée par l’AMSOPT et ses partenaires techniques et financiers que les guichets uniques (ONE STOP CENTER) de Diéma et de Kayes ont été remis aux autorités des deux localités bénéficiaires. Ladite cérémonie de réception qui a eu lieu dans l’enceinte de l’hôpital Fousseyni Daou a été présidée par le conseiller aux Affaires économiques et Financières du gouvernorat de Kayes, Adama Agassaidou Maiga.
Il avait à ses côtés, la représentante du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Mali, celle du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, ainsi que d’autres responsables régionaux et locaux. Prenant la parole, Mahamadou Diallo, représentant du maire de la commune urbaine de Kayes, a fait savoir que les guichets uniques vont contribuer à une meilleure prise en charge des victimes des VBG, car, dira-t-il « il s’agit d’apporter une meilleure amélioration de réponse au problème de la femme et de la jeune fille dans notre société. » En poursuivant son allocution, il a ajouté qu’au Mali, « on continue de croire que l’excision est une obligation de la tradition tout autant que les autres pratiques néfastes comme le mariage précoce ».
Les indicateurs des VBG sont préoccupants
Raky Chaupin, représentante du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Mali, a, pour sa part, souligné que « la violence basée sur le genre remet en cause les droits humains et constitue aussi une menace quotidienne pour la stabilité et la cohésion sociale à tous les niveaux. Au Mali, malgré les efforts consentis par le gouvernement avec l’appui de ses partenaires, les indicateurs relatifs aux violences basées sur le genre sont très préoccupants. La région de Kayes ne fait pas exception à cette situation au vu de la prévalence des cas de VBG par rapport au reste du territoire. »
Selon Raky Chaupin, les principaux facteurs favorisants les VBG sont entre autres : l’ancrage des pesanteurs socio-culturelles, l’immigration massive des bras valides pour des raisons économiques, la persistance des pratiques néfastes (excision, lévirat, sororat, mariage d’enfants). »
Quant au Dr Keita Fadima Tall, elle a rappelé quelques chiffres de la dernière Enquête démographique de santé EDSM réalisée en 2018. « 45 % des femmes de 15 – 49 ans ont subi des actes de violences physiques ou sexuelles. 89 % des femmes de 15 – 49 ans ont été excisées dont les trois-quarts avant l’âge de 5 ans dont 73 % des filles de 0-14 ans. 18 % des femmes de 25-49 ans sont en union avant l’âge de 15 ans et cette proportion atteint 53 % avant 18 ans » ,précise-t-elle.
Plus de 200 cas de VGB rapportés en 2020 en 1 ère région
Les bénéficiaires par la voix des autorités locales, ont promis de faire bon usage de ces joyaux afin d’atteindre les objectifs recherchés à travers les guichets uniques à savoir protéger les femmes et les filles contre les violences basées sur le genre ainsi que les pratiques néfastes avec pour ambition d’assurer une prise en charge holistique des survivantes et de promouvoir les droits des femmes et des jeunes filles à la santé reproductive.
Selon des statistiques de l’AMSOPT, sur la période 2019-2020, plus de 200 cas de violences ont été répertoriés dans les cercles de Yélimané, Diéma et Kayes. Il s’agit, entre autres, des actes d’agression sexuelle, d’excision, de mariage forcé.