Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, initiative Spotlight, le Bureau de recherche pour la formation et Assistance pour le développement des entreprises (BREFADE) tient un atelier de renforcement des capacités techniques et institutionnelles des organisations de la société civile de défense de droits des femmes et des défenseures des droits humains.
Ledit atelier qui se tient les 12, 13 et 14 août 2021 à la chambre d’agriculture de Kayes, s’articule autour de deux thèmes, à savoir : « Les lois et textes d’application relatifs aux droits des femmes et aux Violences basées sur le genre » et « les mécanismes d’échange avec les acteurs gouvernementaux .»
Selon les organisateurs, l’objectif de l’ atelier est « d’informer, former et outiller les femmes leaders de compétences techniques et institutionnelles afin qu’elles puissent mener à bien le combat contre toute forme de violence basée sur le genre », a fait savoir Mohamed Coulibaly, du BREFADE.
Issues de plusieurs associations et organisations féminines de Kayes, les participantes verront leurs compétences renforcées sur les lois, textes, traitées nationaux et internationaux qui défendent l’égalité de chance entre hommes et femmes. « Les textes et lois ne manquent pas au Mali, mais l’ application fait défaut. Le Mali vote, signe et ratifie les textes et lois qui ne sont jamais appliqués ni de suivi pour les droits des femmes », affirme Mama Bathily, présidente des femmes handicapées de Kayes.
Les difficultés auxquelles les femmes font face seront également déballées. Parmi ces problèmes, il y a la faible participation des femmes aux échéances électorales et dans les instances de prise de décisions. Pour certaines, cela est dû au poids de la société qui relègue la femme à un rôle de subordination à l’homme. « Quand nous nous engageons en politique, les hommes, nous menacent par tous les moyens. La société ne nous soutient pas et le pire, c’est que nous-mêmes femmes, nous ne nous aimons pas », argumente pour sa part, Mariam Camara.
L’incompréhension et la non-implication des leaders religieux et coutumiers sont également des factrices cernées comme point de blocage. « Ce ne sont pas les politiques, mais les leaders religieux. Ce sont eux qui influent la plupart des cas, les autorités à faire adopter, voter ou appliquer les lois et textes qui en faveur des droits de femmes, pour des raisons qui ne sont pas démocratiques.» Les participantes se disent renforcées en demandant l’unité des efforts pour mener la lutte contre les VBG au Mali.
En plus du cadre juridique, les facilitateurs ont aussi expliqué le rôle des institutions de la République, des autorités indépendantes et les acteurs de la société civile pour amener les participantes à comprendre les démarches, les voies administratives à suivre, ainsi que les acteurs à interpeller pour la prise en charge des cas de Violences basées dur le genre.
Pour rappel, ce programme est financé par le système des Nation Unies, à travers le Haut-commissariat des réfugiés puis exécuté par le BREFADE.