Ce mardi est un mardi noir. Depuis 8 heures, les jeunes ont barricadé tous les axes routiers de la ville, empêchant tous les véhicules de passer, sauf les ambulances, les
engins militaires, la protection civile. Les routes internationales Diéma-Bamako-Kayes, Diema-Nioro-Nouakchott, sont coupées carrément, si bien qu’il est même difficile à un piéton de se frayer un passage.
Adama Sidibé, convoyeur à Diarra transport, adhère à la marche. Mais il affirme que cette situation pourrait avoir des conséquences dramatiques. Dans un bus, par exemple, il peut y avoir une personne malade grabataire. Si elle n’est pas acheminée à temps, elle peut en mourir. Le cas des femmes et des enfants aussi est à prendre en compte.
Mme Mariam Samaké en partance pour Kayes, souhaite que cette marche continue, afin que les populations de Diéma soient desservies correctement en eau et en électricité, même si, ajoute la dame, je suis pas de Diema. Modibo Tamboura, vendeur ambulant de boisson. C’est l’ affaire à nous tous. Depuis que cette coupure d’électricité a débuté, mois je suis obligé de commander de la glace jusqu’à Nioro, fulmine l’homme.
Salif Bathily est passager d’un bus. Il s’indigne. On nous a mis en retard. Ils ne devraient pas s’en prendre aux routes, qui n’ ont rien à avoir avec leurs problèmes d’eau et d’ électricité.
Inoussa Cissé, vendeur de viande grillée au Razel, prend son mal en patience. S’il n’y a pas de courant, c’est une grande perte pour lui.
Les délégués des marcheurs ont été reçus par le premier adjoint au préfet Djigui Keita. Leur porte-parole Nakounte Diakité, de la Radio Jamana, a transmis aux autorités compétentes les messages de ses concitoyens. Trop, c’est trop ! Les populations de Diéma sont fatiguées de vivre ce calvaire, clamait- il. En réponse aux doléances présentées, le Président du Conseil de cercle, Makan KOMA a fait savoir aux jeunes qu’ il les soutient, et que leur lutte est noble. Mais il a fustigé le blocage des routes. A son entendement, cela pourrait aggraver davantage l’insécurité dans la ville, sans compter d’autres problèmes inhérents. Il a rappelé tous les efforts entrepris pour stabiliser le courant et l’ eau dans la ville de Diéma. Il a adressé à l’endroit des marcheurs des propos d’ apaisement, pour un meilleur dénouement.
Abondant dans le même sens, le premier adjoint au préfet Djigui Keita a demandé humblement aux marcheurs de lever les barricades pour ne pas entrainer d’autres crises aux paisibles populations qui ne les méritent pas. Il a réitéré l’engagement des autorités locales à apporter des solutions idoines dans la mesure de leurs compétences à l’absence d’eau et d’électricité qui perdure dans la ville de Diéma depuis plusieurs mois. Selon les dernières informations qui nous sont parvenues, toutes les barricades posées ont été levées, sans quoi, nos jeunes étaient décidés à aller jusqu’ au bout, jusqu’à ce que le nouveau groupe h tant promis soit parvenu à Diéma. Mais Dieu seul sait quand ?
Ouka BA AMAP Diema